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mis, imposé à Necker par les circonstances, inspire à notre rédacteur, fort au courant des affaires financières, les réflexions suivantes ; c’est une justification officieuse du ministre.

« Le ministre n’a proposé ce plan qu’en avouant qu’il était contraire à ses principes, qu’il se ressent de la contrariété des circonstances, qu’il est possible d’en présenter un meilleur. Ne voyons-nous pas dans ce langage celui d’un honnête homme, à qui d’impitoyables agioteurs ont mis le poignard sur la gorge, et à qui ils ont dit : « tu aimes la patrie, tu veux la servir, la sauver ; mais pour cela, il te faut de l’argent dans ce moment de crise ; nous l’avons, nous, l’argent ? Eh bien, tu n’en auras pas, à moins que tu ne fasses convertir notre compagnie en caisse nationale, c’est-à-dire que tu ne nous donnes le moyen de faire payer longtemps et chèrement à la nation le petit secours que tu nous demandes pour elle. »

« La conversion de la caisse d’escompte en caisse nationale assurerait aux actionnaires de gros bénéfices, et aux maisons de banque qui sont en possession de l’administrer avec des bénéfices énormes, le terrible avantage de disposer du sort de l’État, de faire et de défaire les ministres, de faire prendre au commerce la marche qui leur serait la plus avantageuse, enfin de mettre les provinces à la merci, non pas de