Page:Marcellin, Jornandès, Frontin, Végèce, Modestus - Traductions de Nisard, 1860.djvu/155

Cette page n’a pas encore été corrigée

Chapitre I

(1) Tandis que cette résistance obstinée tenait Constance si fâcheusement arrêté sur l’autre rive de l’Euphrate, Julien, à Vienne, employait ses jours et ses nuits à former des plans pour l’avenir, et cherchait, dans la limite restreinte de ses ressources, à prendre l’attitude qui convenait à sa nouvelle fortune. Ses réflexions, cependant, ne lui offraient qu’incertitude. Devait-il épuiser d’abord les moyens de conciliation ? ou, prenant l’initiative des hostilités, agir sur son adversaire par la terreur ?

(2) L’alternative lui semblait pleine de périls. L’amitié avec Constance était souvent ensanglantée ; mais Constance, d’un autre côté, avait toujours conservé l’ascendant au milieu des guerres civiles. Julien avait surtout devant les yeux l’exemple de son frère Gallus, qui s’était perdu par l’inertie, et par son trop de confiance en des promesses parjures.

(3) Plus d’un acte de vigueur indiquait toutefois chez le nouvel Auguste le parti pris de se dessiner fièrement devant un rival capable, ainsi que le passé l’avait trop fait voir, de cacher la trahison sous un faux semblant de tendresse.

(4) C’est ainsi que, ne tenant compte de la lettre que Léonas lui avait remise de la part de Constance, il ne confirma des nominations qu’il avait faites que celle de Nébride, et que, de plus, il