Page:Marcel Schwob - Œuvres complètes. Écrits de jeunesse.djvu/31

Cette page a été validée par deux contributeurs.

III

L’Art

Après avoir fait le tour de l’esprit de Marcel Schwob, je voudrais dire ce qu’il a été dans cette belle génération de 1892 à 1896, aux côtés de ses amis Maurice Barrès, Jules Renard, Courteline, Maeterlinck, Francis Jammes, Paul Claudel, Anatole France, Léon Daudet et Charles Maurras. Et j’hésite, car il est trop près de nous.

Je le vois parfois dans un lointain qui l’apparente à Gérard de Nerval ; et je le vois tout près, quand il me fait de belles lectures d’auteurs anciens ou anglais, quand il les vivifie, quand il les recrée. Alors il me semble quelqu’alchimiste des mots, comme un merveilleux prestidigitateur. Il a un goût de forcené qui peut déplaire, mais son art est pur. Marcel Schwob vibre, et il transmue. Il est un écho du passé et en même temps la table de résonance de tout ce qui se fait de nouveau en Europe. Il est le premier à lire en France Nietzsche. Il découvre