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Le Roi au Masque d’Or date presque du même temps. Mais Marcel Schwob, conteur, incline vers le symbole. Il suscite un monde imaginaire de terreur et de pitié où tout est mystère. Ce monde, il le transpose toujours de ses lectures érudites. Recueil plus original, à mon sentiment, que le précédent, qui nous porte plus loin, plus haut : et c’est un “beau tort”, comme l’a écrit Léon Daudet. Le Roi au Masque d’Or classe définitivement Marcel Schwob parmi les évocateurs du passé.

L’Erudit

Marcel Schwob a trouvé l’érudition à son berceau. Il l’a rencontrée près de son oncle Léon Cahun, dans la maison même où il demeure, à la Bibliothèque Mazarine. On a vu qu’élève du Lycée Louis-le-Grand, il suivit les cours de sanscrit de F. de Saussure, et étudia la paléographie et la linguistique avec Michel Bréal et Jacob. Il débuta dans la carrière par des études sur l’argot, sur François Villon, par une traduction d’un ouvrage allemand de Richter sur les jeux des Grecs et des Romains. À aucun moment de sa vie, si brève et traversée d’émotions spirituelles, Marcel Schwob ne délaissa l’érudition.

Marcel Schwob analyse Les Sept contre Thèbes, d’Eschyle ; mais c’est pour suggérer à Paul Claudel la leçon de l’art géométrique et architectural du vieux dramaturge grec. C’est un bénédictin fureteur, plus heureux d’avoir découvert une enquête judiciaire sur une bande de malfaiteurs que la Physiologie de l’Amour moderne de Paul Bourget. S’il lit Hamlet