Page:Marcel Schwob - Œuvres complètes. Écrits de jeunesse.djvu/18

Cette page a été validée par deux contributeurs.
XVI
MARCEL SCHWOB

d’esquisses, où il note, comme un peintre, les mirages du ciel et de la mer.

Il fait escale à Colombo où il va voir le grand Bouddha. Il parcourt les cités en ruines de Ceylan, entre en relations avec les Boers prisonniers des Anglais. Sur le Polynésien, il traverse l’Océan austral, décrit Sidney et s’embarque sur le Manapouri qui le mène à Apia. À Samoa enfin, Marcel Schwob entre en relations avec les indigènes qu’il séduit par sa gentillesse et les contes qu’il leur fait. Au mois de janvier 1902, une grave pneumonie le met à la mort ; il est sauvé par les soins d’un docteur américain et d’une infirmière de la secte des Seventh Day Adventists. Heureusement pour lui, Marcel Schwob a la force de remonter sur le Manapouri, où il retrouve le joyeux capitaine Crawshaw, qui le fait transporter en civière, et sans argent, sur son navire.

Suivant le même itinéraire, Marçel Schwob revient à Marseille, en compagnie de son domestique chinois Ting.

Les lecteurs trouveront la relation de ce voyage dans la présente édition. Ils liront les descriptions enthousiastes qui n’indiquent pas un homme blasé sur la magie des mers australes. Cependant Marcel Schwob parlait peu de ce voyage ; il n’avait pas vu le tombeau de son ami ; il n’était pas entré, comme il l’espérait, à la suite de Robert-Louis Stevenson, dans la connaissance complète de l’âme des indigènes. Son état physique ne s’était pas amélioré, loin de là. Lui qui n’avait jamais rêvé que d’aventures, il venait d’en vivre une ! Il avait tracé des portraits d’après de vrais aventuriers ; et dans sa tête, il portait plusieurs ouvrages qu’il ne réalisa jamais, tels que Océanide, Vaililoa, Captain Crabbe,