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XII
MARCEL SCHWOB

à ce sujet, une remarquable Communication à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.

C’est à L’Événement, que dirige un fantasque directeur, Édouard Magnier, que débute Marcel Schwob par des articles de critique littéraire, en 1890. Son premier article est consacré à Anatole France dont il restera l’ami. Et il publie des contes à l’Écho de Paris où régnait en ce temps-là Catulle Mendès. Il dirige à ses côtés un Supplément littéraire qui est vraiment tout à fait représentatif de l’esprit du temps.

Ses premiers contes, Marcel Schwob les reprendra dans Cœur double (1892) et dans le Roi au Masque d’or (1893).

Alphonse Daudet, qui aime le compagnon de son fils Léon, veille paternellement sur ses débuts. Et Marcel Schwob, sur sa vingt-cinquième année, connaît le succès qui classe un écrivain.

Il est en relations avec Maurice Pottecher, Édouard Julia, Henri Barbusse, Courteline et Jean Veber, ses premiers compagnons. Jules Renard est son confident ; Paul Claudel son ami. Il voit fréquemment Willy et Colette dont il devine le génie, et qu’il adorera. Il fréquente le grenier d’Edmond de Goncourt.

Marcel Schwob traverse l’anarchie de 1893. Il découvre vraiment sa personnalité dans Le Livre de Monelle qui parut en 1894 : un petit livre véhément et voilé, l’un de ceux qui le représentent le mieux. Quel chemin parcouru depuis l’école ! La sensibilité de sa race remonte en lui. Marcel Schwob prophétise, et il accorde le son de son âme, passionnée et dolente, aux nouvelles images du symbolisme. Ce livre, écrit sous l’impression d’une vraie douleur, le