Page:Marcel Schwob - Œuvres complètes. Écrits de jeunesse.djvu/11

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Sainte-Barbe, à Paris, et résider chez son oncle Léon Cahun, c’est-à-dire à la Bibliothèque Mazarine.

Le petit provincial découvre Paris sur les rives de la Seine, dans un des plus beaux cadres qu’on puisse imaginer. Il vit au milieu des livres, près de son oncle qui est un humaniste et un orientaliste remarquable et qui le traite avec beaucoup de gentillesse et d’humour. Léon Cahun corrige ses versions latines, lui révèle l’antiquité et l’Asie. Ce bibliothécaire connaissait l’histoire de tous les aventuriers, marins et soldats. C’est un historien, mais qui a du style et de l’imagination. Il sait se mettre à la portée d’un enfant, lui qui a écrit tant de romans historiques et d’aventures, qui sont à la fois documentés et très amusants. C’est près de lui que, vers 1883, Marcel Schwob entreprend une traduction de Catulle, “en vieux français du temps de Marot”, pour laquelle il rédige une déclaration qui montre sa précocité et son goût littéraire.

Il tient un registre intitulé : Illusions et Désillusions, Rêveries et Réalités, où ceux qui le connaissent bien peuvent déjà le retrouver. Il subit l’influence romantique et professe un culte idolâtre pour Victor Hugo.

On retrouve Marcel Schwob sur les bancs du Lycée Louis-le-Grand où il fait la connaissance de ceux qui seront les compagnons de sa jeunesse. Léon Daudet, Paul Claudel, Paul Gsell et Georges Guieysse. Avec ce dernier, il prépare la licence de lettres, travaille le grec et le sanscrit, collabore à des études sur le jargon. Georges Guieysse meurt tragiquement à vingt ans.