condescendait ce grand délicat. Il était pourtant bien drôle quand il improvisait, paroles et musiques à la fois, la charge d’une soirée. Sous ses doigts, les valses ne s’arrêtaient pas et, pendant ce temps-là, c’était l’huissier annonçant chaque visite.
— Votre nom ? monsieur.
— Monsieur Cucheval.
— Mais non, monsieur, je vous demande votre nom ?
— Insolent ! monsieur Cucheval.
Et l’huissier d’en référer au maître de la maison :
— Monsieur le baron, ce monsieur dit qu’il s’appelle M. Cucheval, faut-il l’annoncer tout de même ?
— Ah ! diable, voyons, que faire ? Attendez un instant, je vais demander à Madame la baronne.
Puis un grand émoi on venait d’annoncer le docteur Ricord.
— Ah ! c’est vous, docteur, permettez, rien qu’un instant…
— Non, mon ami, ici, c’est impossible, vous voyez bien…
— Nous pourrions aller un instant dans le petit salon.
— Non, non, pas de liqueurs, pas de tabac, pas de…
Et les valses continuaient de plus belle, laissant à peine entendre le dialogue d’un couple qui se faisait des reproches : « Misérable, je t’ai attendu hier une heure au Jardin des Plantes, devant les singes. » Nous ne rirons plus de ces folies qui doivent paraître bien froides rapportées ainsi, mortes… comme lui.
Il passait ses étés, tantôt à Amphion chez la princesse de Brancovan, tantôt à Bonnétable, chez le duc de