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miers et qui moururent après quarante-huit heures d’exposition. Il bénéficia d’un non-lieu en mai 1904, son cas n’ayant point semblé digne d’intéresser les juges. Voici un autre cas :


6 janvier 1903. – À quatre heures, arrive un steam de l’État, porteur d’un lieutenant allant prendre le commandement de la région. Il paraîtrait qu’un jour il fit amarrer deux nègres dans la rivière pour qu’ils fussent mangés par les crocodiles.


C’est maintenant qu’il nous faut parler des véritables crimes, des crimes permanents et commis, non par les Européens, mais par leurs auxiliaires indigènes, dont on va cependant jusqu’à oser nier l’existence. Crimes dont les Européens sont responsables, nous l’avons déjà dit, puisqu’ils les connaissent, les tolèrent et en profitent.

Ces auxiliaires, dénommés sentinelles (centries) ou capitas, sont les missi dominici des blancs dans les villages qu’ils terrorisent grâce à une violation formelle de la loi congolaise sur l’armement des factoreries.