L’opinion publique de cette époque était, même en Belgique, assez indifférente aux choses de l’Afrique centrale. Mais il restait évident que Léopold II, étant le promoteur de toute l’affaire, il devenait impossible d’y désigner un autre chef.
La conférence de Berlin résuma ses travaux en un acte constitutif, monument de littérature humanitaire, débordant d’intentions sublimes au point de placer ses auteurs au rang des plus illustres philanthropes, s’ils n’avaient été des dupes ou des mauvais plaisants.
Citons les passages de cet acte dont la violation fut constante dès le premier jour :
Chapitre premier. — Déclaration relative à la liberté commerciale comprise dans le sens le plus étendue. Il ne pourra être concédé de privilège ni de monopole d’aucune sorte en matière commerciale. Il ne sera perçu aucun droit d’entrée d’ici à vingt ans. La liberté d’établissement et de conscience est garantie. Les étrangers jouiront du même traitement que les nationaux (???). Les populations indigènes seront protégées et il sera veillé à l’amélioration des conditions morales et matérielles de leur existence.