dans les pays d’outremer. En bons naïfs, nous pensions en avoir fini avec les dépenses d’ordre martial, lorsque nous avions accepté la formidable note de 1100 millions des départements de la guerre et de la marine. Mais on nous reprend 8 1/2 p. 000 de « pourtuer », presque le taux du pourboire dans les restaurants à la mode, de sorte que les frais de notre défense nationale et extra-nationale s’élèvent au doux total de 1200 millions. Notons que l’expansion coloniale nous valut une augmentation de la marine militaire, mais malheureusement pas celle de la marine marchande.
Au budget de 1904, les colonies figurent pour un ensemble de dépenses d’un peu plus de 112 millions moins, les 94 précités, il en reste donc 18 pour les dépenses civiles qu’elles ne sont pas à même d’assumer au moyen de leurs propres ressources. Notre fameux empire colonial, ce superbe débouché par lequel nous devions nager dans l’abondance, nous obère donc d’un joli denier. En faisant, aux rares gens qui surent y réussir, des rentes équivalant à leur revenu actuel, le contribuable y gagnerait encore. À noter que l’industrie étrangère, non grevée d’impôts afférents à la conquête, entre pour une somme plus forte que la nôtre dans le total des importations. Donc, chez nous, en résumé, nos colonies ne profitent qu’aux soldats et aux fonc-