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ramment appelé Congo belge. Les patriotards de l’Escaut s’en montrent même assez fiers.

La presque unanimité de la presse belge défendit passionnément ce qu’elle semble encore considérer comme une œuvre nationale dont elle commet l’erreur de vanter les beautés. Selon ses proses, nul pays n’a jamais accompli ailleurs ce que l’on fit au Congo en si peu de temps.

Nous sommes de son avis, mais dans le sens du mal.

Ainsi, cette vanité perpétue les crimes et la presse belge nuira finalement à ceux qu’elle croit défendre. Par une erreur de chauvinisme, au lieu d’avoir aidé à remettre les choses en place grâce à un rappel pur et simple des textes constitutifs de l’État, elle aura contribué à aggraver la situation par la trop longue impunité dont les coupables auront bénéficié en partie par sa faute, et le jour où l’Europe se verra contrainte d’intervenir, il y a gros à parier que l’État indépendant du Congo