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L’opinion publique européenne n’était pas très disposée à entendre plaindre des nègres par ceux qui venaient d’écraser les Boers, et ne croyait guère à l’indignation sentimentale de gens dont la conscience était chargée des horreurs des camps de concentration. Les personnes au courant des choses d’Afrique n’ignoraient pas les projets assez peu dissimulés d’Albion sur une vaste partie du territoire de l’État indépendant, au moins sur le Katanga, district minier en prolongement de la Rhodesia, et sur toute la province orientale, régions traversées par le trajet de la fameuse ligne Cap-Caire, en état d’avancement actuel. Déjà, les Anglais cherchaient à reprendre l’enclave du Lado, sur le Nil, cédée à bail à l’État du Congo à une époque où les derviches occupaient encore le Soudan égyptien. On n’ignorait non plus les rancunes personnelles du groupe de négociants de Liverpool. On savait que ces promoteurs de la campagne hostile, étaient des actionnaires lésés et des trafiquants déçus par la