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toute une horde d’horribles négresses, quasi nues, exhibent des académies grotesques. Certes, on voit des négresses bien faites et fort bien faites même, mais c’est rare et cela ne dure pas longtemps. La Vénus noire doit être rangée dans le même musée que le serpent de mer. Les élégantes portent un collier, un carcan plutôt, en cuivre massif, de 5 centimètres de diamètre et des anneaux de cheville de 5 à 10 centimètres de hauteur. Quelques-unes en ont de la cheville au genou. Certaines portent sur elles 30 kilogrammes de métal qu’elles ne quittent jamais. Quand elles se noient, les pieds surnagent. Et c’est de l’élégance !

16 janvier. — L’état civil fonctionne (à Coquilhatville), en faveur des nègres ; on les marie avec acharnement. Comédie de civilisation vue ailleurs.

6 février. — Un noir, dont la femme était enceinte, venait, depuis huit jours, accuser trois blancs d’être le père du produit attendu. Chacun l’envoyait au diable, alléguant en suprême défense qu’il avait acquitté le péage requis. Le noir, furieux, criait comme un possédé. La femme vient d’accoucher d’un négrillon. Quoique les enfants noirs naissent blancs ou plutôt brique, ses purs sont reconnaissables au museau.

3 avril. — Décidément les négresses ne sont pas tentantes, encore que quelques niais, n’ayant connu en Europe que des amours de garnisons, les traitent en femmes. Mais leur toilette bien que sommaire, révélatrice des ravages que les ans et les fatigues