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de soixante de nos hommes. Les soldats de l’État ne s’en mêlent pas.

On nous rapporte les restes d’un de nos travailleurs ; environ 200 grammes de chair dans une feuille de bananier.

12 janvier. — Deux boys, gardiens d’une provision de chikwanque (manioc) en macération dans l’eau près d’Eloko, ont été pris et mangés par les Bakuttus. Allons-nous être forcés de nous défendre en ce pays où l’autorité absolue dispose d’une force de police proportionnellement plus nombreuse que celle de toute autre colonie ? Ils n’ont donc, ici, pas même le courage de maintenir militairement leur régime d’abomination ?

19 janvier. — Un courrier urgent (demande de cartouches), composé de trois hommes montés sur une pirogue, a été assailli. Deux hommes ont été tués et mangés, l’autre, blessé, et nos missives perdues.

24 janvier. — Eloko vient d’être attaqué trois fois en l’absence du chef de poste. Les Bakuttus ont capturé des boys et des femmes.

8 mars. — Les Bakuttus massacrent un de nos travailleurs.

10 mars. — Départ en pirogue, avec X… ; rencontré, en descendant la rivière un parti de soldats du gouvernement. Ils sont en train, disent-ils, de