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l’état le plus primitif de l’humanité. Ils. vivent à peu près nus dans la promiscuité la plus complète. Ils n’ont ni langue écrite, ni traditions, ni religion même. Point de fétiches. Une vague croyance dans la « monganga », médecine de guerre, contenue dans une corne d’antilope, portée en guise de scapulaire, et leurs danses à la nouvelle lune sont les deux seuls indices d’une croyance rudimentaire qui ne connaît ni rite, ni représentation, ni prêtres ou sorciers. Leur tatouage, variant de race à race, est simple. Le seul lien qui les rattache à l’humanité pensante est la musique.

Ils ont une oreille étonnante de justesse, une ouïe de la plus surprenante finesse. Ils perçoivent les sons à des distances énormes et n’en émettent que de justes. Le plus léger bruit dans la feuillée leur est un indice révélateur de sa cause.

Ils chantent en pagayant, d’une façon rythmique et improvisée. Le bel esprit du bord brode en incantation une histoire quelconque, un fait récent, et tous ses