— Que diable faites-vous dans ce quartier, rôdant ainsi autour de la maison de Sidi Mohammed ?
— Mais, vous le voyez, j’ai mon album sous le bras, je voudrais enlever cette façade…
— Est-ce qu’il ne serait pas plus exact de dire : escalader ?
Celui auquel s’adressait la réplique sourit légèrement ; son sourire équivalait à la meilleure affirmation.
— Écoutez, continua la dame, je vous trouve à la porte d’un de nos riches Levantins, qui a le périlleux avantage de posséder le sérail le mieux réputé pour la vigilance de ses gardiens et la beauté de ses invisibles, quoi d’étonnant à ce que j’en conclue que mon célèbre compatriote… ?
— Oh ! oh !… interrompit l’autre avec une modestie affectée.
— Allons donc, mon cher ! ne me coupez pas la parole…
— Pour Dieu, comtesse, ne parlez pas de rien couper ici.
— Je reprends, alors. Quoi d’étonnant à ce que mon célèbre compatriote, Henri Duvicquet, toujours fou d’orientalisme, se brûle les yeux en face d’un mur blanc, derrière lequel il se passe tant de choses ?
— Puisque vous êtes si perspicace, j’aime mieux convenir franchement de la vérité.
— Et vous aurez raison, car je pourrai peut-être vous aider.
— Bah ! Vous connaissez Sidi Mohammed ?