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qu’il avait vu dans le Petit Moniteur qu’on parlait du tuteur de madame… de l’ami de Mme de Sérigny.

Sabine arracha furieusement la bande et chercha à la première page.

— Rien… rien, balbutia-t-elle, haletante.

Elle l’ouvrit, et au bout de deux secondes jeta un cri.

— Arrêté… lui !… oh ! la mort, qui me la donnera ? Arrêté !…

— Madame, c’est peut-être des menteries, répétait la vieille Solange, croyant qu’elle devenait folle… Madame…

Elle essayait de lui enlever la feuille, mais les mains de Sabine s’y crispaient avec rage ; d’un trait elle lut les dernières lignes de l’entrefilet suivant :

« À la suite d’un déficit de cinquante mille francs que M. Henri Duvicquet n’a pu solder dans les quarante-huit heures à l’un de ses clients, un négociant de la rue du Sentier, ce dernier a déposé une plainte en escroquerie contre son banquier. Le procureur de la République prenant en considération les justes réclamations du plaignant a fait écrouer M. Duvicquet à Mazas. On assure qu’une main inconnue avait apporté la veille à l’ancien artiste de l’avenue Frochot une somme de cent cinquante mille francs, à l’aide de laquelle on espérait rappeler la confiance dans la clientèle de dupes que le banquier a si largement exploitée. Il n’en a rien été, heureusement ; les remboursements exécutés afin de jeter de la poudre aux yeux n’empêcheront