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sabine


IV


Depuis onze heures et demie environ, M. Raimbaut s’était couché et dormait, gagné par l’apparence du sommeil de sa femme. L’ayant vue pelotonnée dans le fond de l’alcôve, il s’était promis de ne pas l’éveiller, et, cette résolution prise, il s’endormait assez vite. Sabine put conclure au léger ronflement qui remplit bientôt la chambre, qu’elle allait se trouver maîtresse de ses actions ; mais l’impossibilité de se lever sans enjamber le corps de son mari la rendait perplexe. M. Raimbaut, depuis qu’il était de retour de Londres, où son séjour prolongé avait permis à Renée d’arranger ses affaires, paraissait avoir complètement oublié les événements de La Châtre. Au moment où l’on s’attendait le moins à le voir reparaître, il arrivait subitement réclamer ses droits d’époux, apprenait, sans s’émouvoir, le changement de situation de Duvicquet, s’offrait à mettre à son service son expérience de spéculateur, et, pendant que Renée retournait à Sérigny pour n’en plus sortir, la cohabitation devenait commune entre Henri et M. et Mme Raimbaut.

Il s’ensuivit que Sabine rentrait de nouveau