Page:Marc de Montifaud Sabine 1882.djvu/23

Cette page a été validée par deux contributeurs.

17
prologue

Et comme elle regimbait de nouveau :

— Ô Lupan ! ô moule sacro-sainte ! et vous les autres moules, ses compagnes, qui continuez à baigner vos pieds dans la vague bleue de la banalité remontante, comment se fait-il qu’on n’ait pas déjà mis vos chairs au saloir en vue d’un prochain siège ? Mais non, l’idée n’en viendra ni aux républicains, ni aux orléanistes. On vous tolère vivantes à Paris, parce que vos épaules de bas-bleus et votre esprit de matelassières charrient cette hotte gigantesque du lieu-commun qui contient toutes les œuvres du génie moderne…

— Voulez-vous un dépuratif ? interrompit Mme de Lupan.

— Mon huître adorée ! quel âge séculaire pouvez-vous donc avoir, pour adhérer depuis si longtemps au rocher de la vie ? Vous, et cette suave tribade, qui a nom la Massicourt, êtes gélatineuses en diable, je le sais trop ; mais enfin, il existera donc toujours des cité Gaillard, des rue de Douai et des rue de la Sourdière pour vous loger ?

— Monsieur ! ce tutoiement…

— Rassure-toi, idéale proxénète aux yeux pers, ma main respectera tes os blanchis ; mon pied n’escaladera pas ton épaule en train de dévaler sous les doigts qui la touchent. Si je t’effleurais du pouce, j’aurais trop peur de voir mon corps englouti sous les sept arpents du tien.

En achevant ces mots, entrecoupés de hochements de tête, Duvicquet, ivremortisé par ses absorptions