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sabine


IX


— Oui, Monsieur le curé, c’est comme cela ; il vous a fallu votre miracle, il me faut maintenant mon candidat. Le miracle, vous le tenez par les cheveux… je veux dire : par les os ; le candidat, c’est mon mari. Si vous m’avez comprise, c’est une affaire faite.

— Eh ! que ne parliez-vous plus tôt ! Comment ! il s’agirait de ce cher M. Raimbaut ?

C’est ainsi que Sabine débutait chez le curé, huit jours après l’incident de la sacristie. Ce qui se passa dans cet entretien, et ce qui mit le curé en campagne deux jours après, les notables de l’endroit ne le surent jamais. Mais ce dont on s’aperçut, ce fut des soupirs qu’exhalaient des poitrines dont les alternances sont fréquentes, surtout chez les femmes qui sont forcées momentanément de s’arrêter pour manger du prochain.

Il y eut alors ce fait assez anormal en province, d’un homme que pourchassait un instant l’opinion et qu’un coup éclatant de cette même opinion replaçait d’un trait au premier rang. Les hésitations de M. Raimbaut cessèrent : on le vit se porter can-