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sabine

— Est-il prêt ? interrogea-t-il, d’une voix ferme.

— Voilà sa jambe, balbutia Annette, interdite ; je le tiens, Monsieur l’abbé, je le tiens.

Et elle s’accroupit ; on lui aurait assuré que l’explosion d’un coup de foudre allait accompagner l’acte d’imposition des reliques qu’elle n’eût pas été plus agitée, ses bras tremblaient.

— Finissez donc ! vous me chatouillez, gronda le rapin.

Sabine s’empara des mains de Jonquille, le curé s’agenouilla.

— Mon ami, dites avec moi : « Seigneur, que votre volonté soit faite et non la mienne. »

— Seigneur, que votre volonté soit faite et non la mienne, répéta Jonquille d’un accent d’enfant de chœur.

Le curé promena légèrement les reliques sur l’orteil du jeune homme, traça un signe de croix, se leva, et alla replacer silencieusement les objets bénits dans le reliquaire.

— Eh ! Madame, voyez donc ! voyez donc ! s’exclama la vieille fille en se relevant à son tour. Il remue, Seigneur Jésus ! il remue !

— C’est, ma foi, vrai, sac à papier ! cria Jonquille. C’n’est pas une plaisanterie.

— Eh bien, jeune homme, demanda paternellement l’abbé Ferret, croirez-vous en Dieu, maintenant ?

— En Dieu, j’n’en sais rien, Monsieur l’abbé… mais en sainte Gudule… ah ! oui, par exemple ; elle