Page:Marc de Montifaud Sabine 1882.djvu/164

Cette page a été validée par deux contributeurs.

158
sabine

heure il n’a que des imprécations à la bouche.

— Taisez-vous, Annette, intima Mme Raimbaut.

— Monsieur le curé, demanda Jonquille, ça serait-il un effet de votre bonté de me donner le reste de votre vin blanc, qui vous a servi à la messe ?… J’ai le cœur qui s’en va, ma parole…

— Miséricorde ! s’écria Annette, en se reculant.

— Tenez, reprit le curé, ouvrant une armoire et prenant une bouteille et une timbale. Voilà qui vous réconfortera.

Il lui versa la valeur d’un verre de vin blanc que le rapin but lestement.

— À présent, commença Jonquille, me v’là à vos ordres, Monsieur le curé ; quoique, à dire vrai, c’est par considération pour Madame, qu’est si bonne, que je me prête à l’expérience ; vous devez comprendre qu’au fond…

Il n’acheva pas, mais il fit claquer sa langue.

— Assez, mon enfant, assez, répéta le curé qui recommençait à être inquiet.

Mais Sabine le rassura encore d’un regard.

M. Ferret saisit son étole qu’il baisa, la passa à son cou, et pendant qu’Annette débandait la jambe du rapin, Jonquille exhalait des gémissements désespérés.

— Ah ! je me trouve mal, râlait-il, en tournant les yeux, au point que Sabine demeura une minute effrayée.

M. Ferret venait de s’agenouiller devant le reliquaire, il en enleva les parcelles précieuses.