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sabine

si Monseigneur jugeait à propos de le récompenser, il prendrait la première cure qui le rapprocherait de Paris. Alors l’archevêque lui tendait la main d’un geste amical :

— Allons, c’est entendu, curé, c’est entendu ; revenez me voir dans trois semaines ; en attendant, je vous garde à dîner.

En proie à des rêves pareils, M. l’abbé Ferret tremblait que Sabine ne vînt pas : il l’aurait effrayée, il n’aurait pas dû lui laisser entrevoir qu’il se méfiait. Cette jeune femme semblait fière ; pourvu qu’il ne l’eût pas blessée ? Neuf heures, et personne… ses vicaires partaient, le sacristain se rendait aux champs. Morne, il jetait un coup d’œil dans l’église déserte, lorsqu’enfin son cœur battit à se rompre : il venait de reconnaître Mme Raimbaut traînant après elle un jeune garçon que soutenait également la femme de charge, Annette. Mais alors il éprouva une angoisse atroce.

— Seigneur Dieu ! réfléchit-il… si c’est un vrai malade, qu’est-ce que nous deviendrons ? Est-ce qu’elle s’est moquée de moi ?

Un coup d’œil que lui jeta Sabine en approchant le rassura en le pénétrant d’une joie immense.

— Non, non, pensait-il, elle m’a compris, c’est mon alliée, nous réussirons.

— Mille tonnerres ! rugit le rapin, en entrant dans la sacristie.

— Excusez, Monsieur le curé, murmura la vieille Annette en se signant, excusez-le ; depuis une