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manda-t-il à Sabine, en lui racontant sa conversation d’un air radieux.

— Vous sentez bien, mon ami, que je n’ai rien promis, mais seulement laissé entrevoir que vous consentiriez à offrir un reliquaire à la paroisse.

— De grand cœur, ma foi ! s’il ne faut que cela pour rentrer dans les bonnes grâces de ces gens-là ? Ainsi, voilà ce dont vous avez causé pendant votre visite chez lui.

— Dame, je n’ai pas joué, assurément, à « je vous vends mon corbillon. »

— Soit, j’irai ce soir à Bourges et je vous rapporterai l’objet.

Tandis que s’exécutaient les préparatifs du départ de M. Raimbaut, Sabine entamait un entretien secret avec Jonquille, qui, au sortir de cette conférence, se prit à crier de plus belle contre les tortures qu’il endurait. Le lendemain, il essayait de se lever, et de marcher en boitant ; le surlendemain son état ne paraissait pas meilleur.

— Je vois bien que je resterai estropié toute ma vie, répétait-il en larmoyant.

Il profitait de l’importance qu’on semblait attacher à son état pour se faire servir des morceaux de choix, et déclara au cuisinier de la maison qu’il ne voulait manger que du poulet. Naturellement, on ne lui refusait rien, et le cinquième jour, après une causerie assez longue entre lui et Mme Raimbaut, il déclarait qu’il entrerait à l’hôpital si sa guérison ne marchait pas mieux.