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sabine

— Qui attireraient à La C… le pèlerinage de nombreux et riches étrangers, souligna Sabine.

— C’est ce que je voulais dire ; le bénéfice de semblable possession serait inestimable et vous vaudrait la reconnaissance de la ville entière.

— Dans ce cas, Monsieur le curé, soyez certain que les reliques de ma tante ne tarderont pas à être transportées ici dans un reliquaire que je vous demande la permission d’offrir à votre église.

Le curé se leva, saisi d’un transport, et faillit entonner un hymne d’allégresse. C’était la fortune, c’était la revanche sur le desservant de Saint-Clair se carrant dans son importance si près de lui, qui se dévoilait sous les traits de Sabine.

— Que Dieu vous bénisse, chère dame, que Dieu vous bénisse, répétait-il en la reconduisant ; n’oubliez pas de rappeler à M. Raimbaut que, quoique séparé de nous par ses opinions, nous le tenons pour un galant homme, avec lequel nous espérons nous entendre, acheva-t-il d’un ton significatif, en saluant respectueusement Sabine.

Mme Raimbaut prit congé du curé en empruntant le cérémonial de 1830.

— Donne-toi une entorse au plus vite, dit-elle en rentrant à Jonquille qu’elle entraîna dans sa chambre.

— Une entorse ? s’exclama le rapin étourdi ; merci !

— Ah ! c’est comme cela ? reprit Sabine en se croisant les bras ; c’est comme cela ? Tu refuses ta collaboration à mes actes, ta complicité à mes pro-