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sabine

— Les con-ve-nan-ces, scanda le premier, en clignant de l’œil.

— Traduction libre, reprit l’autre, la jeune Mme Raimbaut portait ombrage à Mécénia ?

— Caderousse, mon vieux, avale ta langue ou je te lâche, dit d’un ton inquiet le reporter bien informé.

Et jetant autour de lui des regards soupçonneux, il aperçut dans l’angle de la pièce le fonctionnaire marseillais et sa femme qui s’en retournaient assez dépités.

— Si notre conversation est rapportée à Mécénia, notre affaire est claire.

— Mécénia a autre chose à faire qu’à s’occuper de nous. Elle a consenti à recevoir tout à l’heure le préfet de police auquel je l’ai entendue adresser de vifs reproches au sujet de certaines mesures qu’elle trouve exagérées, et qui ne veut qu’une chose, rentrer en grâce auprès d’elle. — « Je suis venu, parce que l’on doutait de mon zèle, » répétait-il encore, il y a un instant.

— Ce qui m’intrigue, au fond, c’est cette tactique de Barras et de Mécénia, qui consiste à se brouiller officiellement pour quelques jours.

— Barras a peur qu’on ne lui jette à la tête, un de ces quatre matins, qu’il veut aspasianiser la politique. Ce qu’il y a de certain, c’est que c’est bien elle qui a biffé le nom de ce pauvre Raimbaut de la liste des élus…

Octave Rémy, de la République athénienne, entrait en grande hâte.