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sabine

Il la salua, remarqua Sabine qui conservait sa pose boudeuse, courut à Henri et s’écria :

— Les démarches sont terminées à la mairie, les papiers en ordre, l’affichage a lieu demain ; n’est-ce pas, cher maître, nous fixons le mariage à lundi en huit ?

— Je vous approuve, dit gaiement Renée.

— Allons, vous avez du courage, répliqua le peintre, moitié plaisant moitié sérieux, et lui serrant la main avec cordialité en signe d’acquiescement.

Le nouvel arrivé restait planté devant Sabine.

— Quoi, pas encore habillée ? Ensevelie dans les cendres ? Moi qui vous amenais Pollux, le poney tant désiré.

— Est-ce vrai ? s’écria la jeune fille transportée, et sautant tout à coup, un de ses pieds nu et l’autre chaussé ; oh ! monsieur, que vous êtes aimable !

— Ainsi, remarqua Renée, ce n’est pas assez de son cerveau pour caracoler, il faut que les jambes s’en mêlent ?

— Il aura, acheva le peintre en regardant Raimbaut, d’excellentes façons de mater les désirs de sa femme.

Radieux du plaisir qu’il causait, Raimbaut saisit la main longue et fluette de Sabine, qui n’avait point quitté le petit volume. Était-ce le hasard ? Était-ce préméditation ? L’indéchiffrable ne traçait-il pas ses hiéroglyphes au fond de ce cœur de fillette ? Quoi qu’il en soit, en élevant cette main à la hauteur de