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MARC OLANET



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Équivoque, l’allure à la fois veule, souple et circonspecte, M. Jojo, qu’on appelait Beau-Môme à Charonne, en raison d’un physique avantageux, entra dans le bar qu’exploite l’auverpin Teyssèdre, rue de la Folie-Regnault, à la Roquette.

Il toucha sans l’ôter la fine casquette posée sur ses cheveux lustrés de cosmétique et rasés sur la nuque.

— Soir, les potes… fit-il.

— Soir, mon vieux… souhaita le bistrot.

— Ça roule ?…

— Ça s’maintient…

M. Jojo prit sur le comptoir l’Auvergnat de Paris, le déplia…

— Qu’est-c’que ça s’ra ?… s’informa le bistrot.

— Un picon… non, un mandarin-curaçao…

Il ajouta, ayant le goût du pittoresque :

— Et bien tassé, c’est pour un tuberculeux…

C’était un brun de dix-neuf ans, aux traits assez jolis bien que vannés. On le disait — un petit mec bien balancé —