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socrate

Oui, je confesse un Dieu, plus grand que tous nos dieux.
Unique, rayonnant de gloire au fond des cieux,
Et que notre œil devine au delà du mystère.
C’est Lui qui créa tout, le ciel, l’onde, la terre,
Et l’homme avec une âme immortelle. C’est Lui
Qui devant moi soudain, comme une flamme, a lui ;
Et, regardant la mort comme une délivrance,
J’ai bu le noir breuvage en criant : Espérance !

david

Au souffle tout-puissant de l’inspiration
J’entends vibrer encor la harpe de Sion,
Et des concerts divins ont frappé mes oreilles.
Le Seigneur vous choisit pour chanter ses merveilles,
Poëtes, et vos vers, aux suaves accens,
Aux pieds de l’Éternel montent comme l’encens.

socrate

Par un beau soir d’été, quand le soleil se plonge
Tout en feu dans la mer, n’est-ce pas un doux songe
Que mourir ? ou plutôt n’est-ce pas un réveil
Dans un autre pays tout brillant de soleil ?
Grand poëte, ton front glacé se décolore,
Mais pour toi le trépas est une grande aurore.



Scène Troisième

GRAZIELLA, ELVIRE


graziella.

Je suis son premier rêve et sa Graziella !
Aux pieds du Pausilippe, aux bords de Procida,
Où rêve la mer de Sorrente,
Dans le petit jardin qu’ombrage l’oranger,
Heureuse, j’écoutais la voix de l’étranger,
Comme une source murmurante.