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Il disait : « L’homme doit lutter contre l’erreur,
Se dévouer ; et puis, sa tâche terminée,
Se reposer le soir, comme le laboureur,
Quand il a fini sa journée. »

Aussi, quand vint le jour de sa rénovation,
Il parut, le front ceint d’une pure auréole,
Et faisant bouillonner devant la nation
Le flot puissant de sa parole.

Maintenant qu’il n’est plus, ô vous qui m’entourez,
Héros qu’il a chantés ou fils de sa pensée,
Apportez les lauriers du triomphe et pleurez
Autour de sa lyre glacée.


À ce moment le buste du poëte est découvert, et les personnages, se détachant du groupe, viennent se placer, suivant les scènes, sur le devant du théâtre.



Scène Deuxième

DAVID, SOCRATE


david

Le roi David, au nom des poëtes sacrés,
Vient unir ses accords à vos chants inspirés.

socrate

Des lauriers à la main, comme pour une fête,
Socrate vient aussi rendre hommage au poëte.

david

Avant tout, gloire à Dieu, devant qui l’univers,
Comme la feuille errante aux souffles des hivers,
Ou comme un grain de sable au fond des mers profondes,
N’est qu’un point dans l’espace où fourmillent les mondes.
Lui seul est bon ! Lui seul est fort ! Lui seul est grand !
Le vent de son courroux brise le conquérant
Ainsi qu’un brin de mousse arraché de sa tige ;
Et l’homme, devant lui, se sent pris de vertige.