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LA GLOIRE DE LAMARTINE

charlotte corday

Maintenant que l’histoire a jugé leur trépas,
Oublions nos colères.
Parlons d’eux en pleurant. Mais ne réveillons pas
Les haines populaires.

Parfois la destinée a frappé l’innocent ;
Mais sa mort est utile.
Le sol de la patrie, inondé de leur sang,
Est devenu fertile.

L’Égalité germa. L’arbre de Liberté
Fleurit à sa naissance,
Et les vastes rameaux de la Fraternité
Ombragèrent la France.

toussaint-louverture

Lamartine, ton cœur sensible et généreux,
Comme une iniquité, flétrissait l’esclavage.
Tu pleurais en voyant, sur un lointain rivage,
Souffrir un peuple malheureux.

Et ta voix s’élevait, imposante et sublime,
Et tu disais : Les blancs sont les frères des noirs ;
Les noirs ont comme nous des droits et des devoirs,
Et malheur à qui les opprime !

Aussi je te bénis, car ces cris de ton cœur
Ont fait vibrer là-bas de généreuses fibres.
Après de longs combats, les esclaves sont libres,
Et le droit de l’homme est vainqueur.

Parfois au milieu des ténèbres
D’une noire et profonde nuit,
Dissipant les ombres funèbres,
Soudain un météore luit.
En le voyant, l’oppresseur tremble ;
La foule joyeuse s’assemble ;