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Autre ſur le meſme ſujet.


L’Amour de mes penſers, comme de ſon pinceau,
Vous peint à mon eſprit, ſi ie clos ma paupiere
Ie vons vois en dormantt, ſi ie ſuis ſans lumiere,
Pour m’éclairer de nuit vous eſtes mon flambeau.

Si ie ſuis ſur la terre, ou ſi ie ſuis ſur l’eau,
Vous me ſuivez ſur terre, & deſſus la riuiere :
Car ie vous voy touſiours & deuant & derriere,
La croupe du chenal, la poupe du bateau.

Encor que de mon corps le voſtre ſoit abſent,
A mon eſprit touſjours voſtre corps eſt preſent :
Conçeuez—vous cela ma diuine maîtreſſe.

Si penetrer les corps par ſon agilité
Eſt la propre action de la diuinité,
L’amour m’avoit bien dit que vous eſtiez deeſſe.