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D’auoir pour obiet vostre honneur,
Ils parlent de tant de merueilles,
Qu’il semble aux meilleurs iugemens
Que la creance des aureilles
Est que ie flatte, ou que ie mens.

   Pour vous vn Dieu met dans nos âmes
Tant & tant de feux, qu’il nous faut
Eleuer nos esprits en haut
Selon le mouuement des flames.
O mon Prince que vos grandeurs
Ne méprisent pas nos ardeurs
Quand nostre plume écrit pour elles,
Parlez aux plus iudicieux,
Ils vous diront qu’elle a des aîles
Qui vous feront voller aux cieux.

   Si vous auez desir de boire
Du nectar que boit Iupiter,
Ie veux vous en faire gouter
Dedans la coupe de la gloire :
Celuy des Dieux n’est point plus doux
Que celuy qu’on verse pour vous,
Car l’on connaît que nos remedes
Preseruent le nom du trépas.
Et nous sommes les Ganimedes
Qui seruons les Dieux icy bas.