Page:Marbeuf - Recueil de Vers, 1897.djvu/155

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
141

Concluſion des beautez d’Amaranthe.


Alors que i’ay chanté par vn vers precieux
Cette diuine bouche où Piton ſe repoſe,
Que i’ay doré les fers où mon ame eſt encloſe,
Et qu’après i’ay fait luire vn ſoleil dans ſes yeux.

I’ay fait flotter Pactole auecque ſes cheueux,
I’ay fait rire la perle, & ſoûpirer la roſe :
Mon pinceau pourſuiuoit, mais ma Muſe s’oppoſe
Aux traits les plus hardis des attraits amoureux.

Ie vouloy peindre à nud les beautez que dérobe
À mes yeux enuieux le voile de ſa robe ;
Mais là des deïtez eſt le ſaint Panthéon.

Aux téméraires yeux là l’amour met des bornes,
Et menace, cruel, du ſupplice des cornes,
Tous ceux qui commettront le péché d’Acteon.