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Six tuniques tenant noſtre œil en conſiſtance,
L’empêche de gliſſer parmy ſes mouuemens,
Et les tendons poreux apportent la ſubſtance
Qui le garde, & nourrit tous ſes compartimens.


Quatre muſcles ſont droits, & deux autres obliques,
Communiquans à l’œil ſa promte agilité,
Mais par la liaiſon qui joint les nerfs optiques,
Il eſt ferme touſiours dans ſa mobilité.


Bref, l’œil meſurant tout d’vne meſme meſure,
A ſoy meſme inconneu, connoit tout l’vniuers,
Et conçoit dans l’enclos de ſa ronde figure
Le rond & le carré, le droit & le trauers.


Toutesfois ce flambeau qui conduit noſtre vie,
De l’obſcur de ce corps emprunte ſa clarté :
Nous ſerons donc ce corps, vous ſerez l’œil, Marie,
Qui prenez de l’impur voſtre pure beauté.