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le charme de l’histoire

courant de tout ce qui se passait, se disait, se publiait à Paris. Il lui rendait compte des livres nouveaux qu’il avait lus, des pièces qu’il avait vu représenter à la Comédie-Française, à la Comédie Italienne, à l’Opéra et même à la Foire ; il lui racontait, telles qu’il les avait recueillies, les nouvelles de la Cour et de la Ville, de la politique qui déjà passionnait les esprits, de la guerre lointaine qui les laissait assez indifférents. Ces lettres sont écrites sans apprêt, dans un style un peu négligé, mais piquant et spirituel ; elles sont toujours empreintes d’une respectueuse déférence, sans que l’on y trouve jamais une seule de ces expressions que l’on regrette trop souvent de rencontrer à cette époque dans la correspondance des hommes de lettres avec les grands seigneurs. Elles se suivent assez régulièrement depuis 1735 jusqu’à la fin de 1740 ; elles s’arrêtent au moment où Dubuisson vient d’être nommé Commissaire au Châtelet de Paris, office modeste dont les attributions tenaient à la fois de nos Commissaires de police et de nos


    savants d’Italie, d’Angleterre, d’Espagne et même de Russie. Il correspondait avec Voltaire, qui lui demandait des documents pour son « Siècle de Louis XIV » et envoyait à Réaumur des observations sur les insectes. Membre de la Société Royale de Londres, de l’Académie des Arcades de Home, il était aussi correspondant honoraire étranger de notre Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.
    Il mourut en 174. de douleur d’avoir perdu son fils aîné, tué au siège de Prague.