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le charme de l’histoire

l’attention des personnes qui s’occupaient d’éducation populaire, et particulièrement de Mme  Jules Mallet, dont le nom ne peut être séparé de tout ce qui a été fait en France pendant de longues années pour acclimater et développer les Salles d’Asile. Mme  Jallet avait compris que la première éducation à donner aux tout petits enfants est un art, comme l’instruction à donner aux enfants plus âgés ; que cet art ne peut être abandonné à l’instinct des directrices ; qu’il doit être étudié ; que par conséquent il peut être enseigné. Elle avait rêvé la création d’une École Normale des Directrices des Salles d’Asile. En 1847, son neveu, M. de Salvandy, était Ministre de l’Instruction publique ; elle réussit à lui faire adopter son projet et à obtenir que Mlle  Carpantier fût chargée d’organiser et de diriger le modeste établissement.

Dans la circulaire qui en annonçait la création, M. de Salvandy, d’accord en cela avec M. Villemain, définissait ainsi la mission des Salles d’Asile : « Au point de vue des intérêts du présent, elles offrent aux mères les moyens d’employer avec sécurité toute leur journée au travail, ce capital du pauvre ; aux enfants, un refuge assuré contre les dangers de l’abandon et de l’isolement. Au point de vue de l’avenir, elles forment des générations saines de corps et d’esprit, qui pourront fournir plus facilement à leurs propres besoins, et seront ainsi pour