Page:Marbeau Le charme de l histoire 1902.djvu/332

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
326
le charme de l’histoire

d’eux ; ils veulent apprendre, pour faire comme les autres. Voilà bien la salle d’asile pour les riches, telle que la rêvait, disons mieux, telle que la prévoyait Denys Cochin.

Un autre point mérite aussi notre attention. Cochin définissait ses établissements « des salles d’hospitalité et d’éducation en faveur du premier âge ». Il ajoutait que « de ces deux bienfaits, l’hospitalité est sans contredit le plus précieux ». Cependant nous remarquons que, dans l’ensemble de son Manuel, il insistait beaucoup plus sur l’éducation et l’enseignement que sur l’hospitalité. C’est qu’il écrivait pour son temps. À cette époque c’était l’enseignement qu’il redoutait de voir négliger. Le soin de pourvoir à l’instruction de l’enfance paraissait alors moins un devoir social vis-à-vis de l’ensemble de la classe ouvrière qu’une œuvre d’assistance vis-à-vis des pauvres qui n’auraient pas pu payer l’écolage. La plupart des écoles publiques étaient soutenues par les hospices ou les bureaux de bienfaisance ; on les désignait sous le nom d’Écoles de charité. Lorsque les Salles d’asile furent créées, elles furent considérées il plus forte raison comme rentrant dans les attributions des bureaux de bienfaisance. En effet, en gardant les enfants, elles donnaient aux parents le moyen de gagner leur vie au lieu de demander des secours. À Paris, ce fut le Conseil général des hospices, et non la Ville, qui