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le livre de la pousta

À PROPOS
DES CONTES DE PERRAULT[1]




Il y avait une fois un homme doué par les fées bienveillantes des dons les plus divers et les plus heureux : la facilité, le goût, la grâce, une intelligence ouverte, un esprit original et novateur. Il écrivit de nombreux ouvrages en vers et en prose ; il parla, il remua des idées, il suggéra des innovations. Partout où il passa, il laissa sa trace, et il a passé par bien des chemins. C’est à lui peut-être que l’Académie française doit la constance de sa popularité, car c’est lui qui fit adopter pour les élections le scrutin secret, pour les réceptions la publicité des séances. C’est lui qui, dans un siècle épris des Grecs et des Romains, osa soutenir que les modernes pouvaient être admirés après les anciens, et pressentit que Corneille et Racine prendraient place à côté de Sophocle et d’Euripide ;

  1. Revue de la Société des Etudes Historiques, 1893.