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LE LIVRE DE LA POUSTA[1]




Il y a un recul dans la distance comme dans le temps, et c’est presque faire encore de l’histoire qu’étudier les mœurs d’une race étrangère à la nôtre, dont la civilisation s’est formée sous un autre climat par des institutions profondément différentes. Je n’ai donc pas cru m’éloigner du programme de la Société des Études historiques en appelant un instant votre attention sur un petit volume plein de saveur et de grâce, où l’un des membres les plus distingués de l’aristocratie hongroise, M. Sigismond de Justh, peint la vie des paysans de la Pousta, dans l’Alfoeld[2].

Ce livre plaira à notre époque devenue avide d’impressions neuves, comme si nous étions désormais impuissants à créer. Traduit par un de nos compatriotes, il a un mérite qui, chez nous, manque presque toujours aux œuvres importées de l’étranger. En général, les traducteurs ne sont pas des Français ; ils connaissent notre langue, mais ce n’est pas leur idiome maternel ; leur travail a la

  1. Revue de la Société des Études historiques, 1893.
  2. Le livre de la Pousta, par M. Sigismond de Justh, traduit du Hongrois par M. Guillaume Vautier.