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de l’époque à laquelle on doit intervenir lorsqu’on se trouve en présence de jeunes sujets, Bouisson préférait attendre la puberté. Tel n’est pas l’avis de notre Maître.

Le redressement de la verge et la réfection de la portion balanique de l’urèthre et du méat devrait être pratiquée dans les premières années de la vie ; en agissant ainsi on profite du développement ultérieur de l’organe, la verge a dès lors toute chance de se développer comme à l’état normal.

Pour ce qui concerne le deuxième temps, c’est-à-dire la réfection de la portion du canal de l’urèthre, M. le professeur Duplay est d’avis que l’opération peut se faire à tout âge. Il conseille cependant d’attendre de préférence le développement de la verge. De cette façon on se met dans de meilleures conditions au point de vue opératoire, que si l’on avait à faire à une verge incomplètement développée. Les résultats en sont aussi plus parfaits.

Reste le troisième temps, c’est-à-dire l’abouchement des deux portions du canal. M. Duplay préfère attendre la puberté.

À cet âge on peut compter sur le concours raisonné des malades et leur imposer certaines précautions sans lesquelles il serait difficile d’arriver à un bon résultat. On peut procéder à ce dernier temps même chez les jeunes enfants toutes les fois qu’on aura à faire à des sujets suffisamment raisonnables et entourés de parents soucieux et intelligents. Car la moindre négligence, un effort par trop brusque de l’enfant, peut compromettre sérieusement le succès de l’opération. En effet, la présence de la sonde à demeure peut, à un certain moment, provoquer du te-