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de ce nouvel urèthre et l’inclure dans l’épaisseur du pénis, M. Théophile Anger décolle la peau de la verge et des bourses du côté droit à partir de la ligne médiane, jusqu’à ce que le lambeau, chevauchant par dessus le précédent, vienne affronter son bord libre avec le bord correspondant de la plaie du côté opposé. Le nouvel urèthre fut maintenu enroulé sur une sonde à l’aide de six points de suture disposés de la façon suivante :

Chaque fil traversait premièrement le bord libre et renversé du lambeau uréthral, puis, les deux chefs réunis, après avoir perforé la peau de dedans en dehors, à la base du lambeau superficiel, étaient engagés dans un tube de Galli. C’était la suture profonde. Quelques points de suture entre-coupée et des serres-fines assuraient la réunion exacte des bords du lambeau superficiel avec les bords correspondants de la peau du côté opposé.

Mais, dit M. Duplay, il est à craindre que les larges lambeaux nécessités par l’opération de M. Anger ne soient prédisposés à la gangrène, ce qui peut avoir des conséquences très fâcheuses, car pour peu que la destruction soit étendue, le chirurgien peut-être exposé à manquer d’étoffe pour renouveler une seconde tentative opératoire. De plus, la double suture, nécessitée par le chevauchement d’un lambeau sur l’autre, est assez compliquée et exige une certaine habileté de main.

Enfin, dans aucun cas des procédés employés jusqu’ici, on ne s’est préoccupé de la réfection du méat. Or, en dehors de l’irrégularité des formes extérieures, l’absence d’un méat creusé, dans l’épaisseur du gland, présente de réels inconvénients.