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tandis que de l’autre, il l’enleva parallèlement dans une étendue de 6 à 7 lignes. Reportant alors le lambeau flottant sur la surface dénudée, il pratiqua deux points de section loin de l’urèthre, après avoir placé une sonde dans le canal. La guérison avait été obtenue.

Dieffenbach, dans un autre cas, s’était contenté de détacher la peau autour du trajet fistuleux et d’en faire deux plis que l’on adosse par leur surface saignante.

Mais ces procédés ne pouvant toujours être employés dans l’hypospadias à cause de la création du nouvel urèthre et du manque de tissu, on était parvenu à faire la clôture hypospadienne en plusieurs temps et en créant d’abord une boutonnière périnéale, fistule auxiliaire par laquelle l’urine s’écoulant n’empêchait pas les parties réparées de prendre.

Voici donc où en était la chirurgie à l’époque de Bouisson et le grand mérite de cet auteur fut de proposer la réfection de l’urèthre et la fermeture de l’hypospadias à l’aide de la méthode autoplastique en empruntant un lambeau scrotal.

Cinq ans plus tard, Moutet ayant à opérer un jeune homme de 22 ans, mit en usage un nouveau mode opératoire. Un premier lambeau quadrilatère, assez large pour recouvrir la face inférieure de la verge, et assez long pour s’étendre jusqu’au gland, fut circonscrit sur le scrotum renversé d’arrière en avant, et fixé à la face inférieure de la verge ; ce lambeau présentait ainsi sa face épidermique du côté de la cavité du nouveau canal. Pour recouvrir sa face cruentée, le chirurgien de Montpellier, eut l’idée de circonscrire à la région pubienne, une bande de peau, de