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Pendant ce temps, le reste de l’appareil génital s’est formé ; les bourrelets génitaux unis, accolés ont formé le scrotum.

Chez la femme, des modifications moins importantes, se sont accomplies. Le tubercule génital ne s’est pas allongé, il n’y a pas eu formation de portion pénienne, seules les portions membraneuse et périnéale de l’urèthre se sont faites. Le reste du tubercule génital forme le clitoris ; les bords du sillon génital, les petites lèvres, les bourrelets génitaux, les grandes lèvres ; l’ouverture du sinus uro-génital, dans lequel s’arrête l’urèthre, se fusionne avec les canaux de Müller pour former le vagin.

Ces études du développement nous permettent de résumer ainsi la formule embryogénique de l’hypospadias avec Carpentier, l’urèthre se développant en trois parties, comme nous venons de le voir :

En arrière, l’urèthre profond, membrano-prostatique dérive de la partie inférieure du conduit uro-génital.

L’urèthre spongieux et pénien formé sous le tubercule génital par la soudure des replis génitaux.

La portion glandulaire à laquelle concourt la crête épithéliale de Tourneux.

Ces différentes portions se soudant entre elles constituent le canal uréthral.

On conçoit, par suite, comment un arrêt dans l’évolution de l’une de ces trois parties va constituer une des formes d’hypospadias et l’on peut affirmer que, suivant en cela le développement, plus la lésion portera sur un point rapproché de la portion développée la première, plus la cause aura agi de bonne heure.