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générer le monde, ou du moins la France.

On comprenait, à ce panégyrique prononcé avec une conviction solennelle, que le fanatisme sans-culotte avait pu comparer Marat à Jésus-Christ, l’Évangile au journal de l’Ami du Peuple, et composer une prière adressée sans doute à la guillotine, et commençant ainsi : Ô sacré cœur de Jésus ! ô sacré cœur de Marat !

Cette vieille femme, à la physionomie dure et sévère, au regard lier et inspiré, à la parole ardente et audacieuse, survivait donc à son frère, d’effroyable mémoire, pour lui décerner une espèce de culte, pour lui refaire un panthéon dans la pauvre demeure où elle s’était retirée avec les reliques de celui qu’elle appelait hautement le martyr de la liberté, avec les li-