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MARAT, L’AMI DU PEUPLE, À LOUIS-PHILIPPE-JOSEPH D’ORLÉANS, PRINCE FRANÇAIS

(2 septembre 1792)

Peu après la prise de la Bastille, ayant à combattre la municipalité parisienne, qui s’élevait contre la hardiesse de ma censure, je lui déclarai que j’étais l’œil du peuple, et que je croyais ma plume plus nécessaire à la liberté qu’une armée de cent mille hommes. Les sommes immenses que les fripons au timon des affaires ont dilapidées pour empêcher la circulation de mes écrits et en détruire l’influence, n’ont que trop justifié cette opinion.

Trois ouvrages jugés de la plus grande utilité dans les conjonctures actuelles, tant pour préparer les travaux de la Convention nationale que pour former l’esprit public, et souffler dans tous les cœurs le feu sacré de la liberté, en éclairant la nation sur ses droits, sur les artifices employés par ses infidèles mandataires, pour la remettre sous le joug, sur les moyens de faire cesser les désordres de l’anarchie, d’arrêter le cours des machinations, et d’établir enfin le règne de la justice, n’attendent pour paraître que les fonds nécessaires à leur impression ; car