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MARAT, L’AMI DU PEUPLE, AUX AMIS DE LA PATRIE

(30 août 1792)
Mes chers amis,

Vous dire que du choix de vos représentants à la Convention nationale dépendent votre sûreté, votre liberté, votre repos, votre bonheur, la prospérité et le salut de l’Empire, c’est vous remettre sous les yeux une grande vérité, que l’exemple de vos indignes députés à l’Assemblée constituante et à la législature actuelle ne permet plus de révoquer en doute ; une vérité douloureuse que les malheurs, les dangers, les désastres, qui sont depuis si longtemps les fruits amers de leur corruption, transmettra d’âge en âge aux siècles à venir.

Il ne s’agit donc plus de vous engager à n’accorder votre confiance qu’à des hommes éclairés et purs, vous y êtes trop intéressés ; mais à vous indiquer parmi les candidats qu’on vous propose les hommes qui sont dignes de vos suffrages et les hommes qui en sont indignes ; car, songez-y bien, si les travaux de la Convention nationale sont manqués, vous n’avez plus à attendre qu’anarchie, misère et désolation.