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Professant les principes de la plus parfaite égalité, n’ambitionnant d’autre privilège que celui de se présenter la première à la brèche, elle s’empressera de se mettre au niveau de la commune la moins nombreuse de l’État, dès l’instant que la patrie n’aura plus rien à redouter des nuées de satellites féroces qui s’avancent vers la capitale.

La commune de Paris se hâte d’informer ses frères de tous les départements qu’une partie des conspirateurs féroces détenus dans les prisons a été mise à mort par le peuple ; actes de justice qui lui ont paru indispensables pour retenir par la terreur les légions de traîtres cachés dans ses murs au moment où il allait marcher à l’ennemi, et sans doute la nation entière, après la longue suite des trahisons qui l’ont conduite sur les bords de l’abîme, s’empressera d’adopter ce moyen si nécessaire de salut public, et tous les Français s’écrieront comme les Parisiens : Nous marchons à l’ennemi, mais nous ne laisserons pas derrière nous ces brigands pour égorger nos enfants et nos femmes.

Frères et amis, nous nous attendons qu’une partie d’entre vous va voler à notre secours et nous aider à repousser les légions innombrables de satellites des despotes conjurés à la perte des Français. Nous allons ensemble sauver la patrie, et nous vous devrons la gloire de l’avoir retirée de l’abîme.

Les administrateurs du Comité de salut public et les administrateurs adjoints réunis : P.—S. DUPLAIN, PANIS, SERGENT, LENFANT, JOURDEUIL, MARAT (l’Ami du Peuple), DESFORGES, LECLERC, DUFFORT, COLLY, constitués par la commune et séants à la mairie. A Paris, le 3 septembre 1792.

N. B. Nos frères sont invités à remettre ceite lettre sous presse et à la faire passer à toutes les municipalités de leur arrondissement.