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trop petite pour lui imposer. Devant une femme plus grande qu’elle, Adrienne eût peut-être perdu contenance : cette poupée la rassurait.

Elle débita son conte, d’un air de franchise imperturbable, en déclarant à Mistiche :

— Voici, madame… Il y a une demi-heure, environ, j’ai pris un taxi-auto qui passait dans la rue Bayen… Pendant le trajet, j’ai découvert ce petit sac qui était tombé sur le tapis de la voiture ; j’ai examiné son contenu, afin de savoir quelle était la personne qui l’avait perdu, et j’ai trouvé une enveloppe décachetée portant votre nom et votre adresse. J’ai interrogé le chauffeur : il m’a dit que la cliente qui m’avait précédée dans sa voiture, sortait du Théâtre-Parisien et s’était fait conduire rue de Saint-Senoch… Je suppose donc que cet objet vous appartient et je vous le rapporte.

Mistiche s’écria :

— Tiens !… J’avais oublié mon sac ?… Je ne m’en suis pas aperçue.

Mais dès qu’elle eut saisi celui que lui tendait Adrienne, elle s’exclama :

— Ce n’est pas à moi, ça !